Le Grand Hôtel Cervino s’inspire de la nature

Le paysage alpin, mais surtout la majesté du Cervin, l’un des sommets emblématiques des Alpes et de la montagne en général, est le banc d’essai de ce projet, qui hérite également de son nom : le Grand Hôtel Cervino s’étend en effet au pied de cette extraordinaire pyramide naturelle qui, du haut de ses 4 478 mètres, domine le bassin du Breuil, à une cinquantaine de kilomètres d’Aoste.

« La nature du paysage et sa force primordiale ont été un point de départ fondamental », explique l’architecte Mariapia Bettiol qui a conçu, avec l’entrepreneur général V.i.CO. S.R.L. et l’entreprise de décoration d’intérieur Concreta, l’hôtel 5 étoiles qui surplombe le Cervin. « L’idée de base était de créer un bâtiment tourné vers l’extérieur et ancré dans le contexte alpin naturel ».

À commencer par les traditions de construction locales (une source d’inspiration pour l’architecte valdôtaine) l’hôtel, par sa forme et ses matériaux, reprend la typologie d’un village alpin, articulé sur trois volumes en bois et en verre reposant sur un socle en pierre. Comme un alpage, il joue sur l’orientation heureuse des volumes, pour capter le plus de rayonnement solaire possible tout en jouissant de la vue extraordinaire sur la Gran Becca, nom donné au Cervin par la population locale (en dialecte valdôtain, becca signifie pic, sommet).

Le dialogue permanent entre la nature et l’architecture se reflète également dans la symbiose entre la tradition et la modernité. Si le bois est le matériau fondamental, comme l’enseigne l’architecture alpine, c’est dans les méthodes de construction que le projet révèle son approche contemporaine, du point de vue de la technologie aussi bien que de la durabilité. Excepté le sous-sol, pour lequel on a utilisé du béton, les murs et les planchers sont tous réalisés avec des systèmes préfabriqués en bois (X-Lam), qui réduisent le temps de construction et l’impact sur l’environnement. La partie sanitaire et les installations de l’hôtel sont également préfabriqués : les modules de salle de bains ont été fabriqués en usine et installés directement lors de la construction des différents étages. « L’hôtel a été réalisé en un temps record, explique l’architecte, malgré les ralentissements dus à la pandémie, le chantier n’a duré que treize mois ». Un peu plus d’un an, donc, pour construire quatre étages au-dessus du sol, avec un total de 60 chambres. L’attention réservée à la durabilité se poursuit à l’intérieur de l’hôtel, où le projet privilégie les carreaux muraux en céramique, qui allient esthétique, performances techniques et respect de l’environnement. Les collections de Florim Ceramiche ont été choisies pour allier design et durabilité, au nom d’une utilisation et d’une production circulaires.

La série Planches (teinte Noisette) embellit le grand espace du hall, en recréant l’effet des parquets du château de Versailles. L’élégance naturelle de l’imitation pierre caractérise en revanche le sol des chambres (série Stones&More 2.0), qui s’enrichit dans les salles de bains de variantes colorées surprenantes (série La Roche). Enfin, dans les espaces communs dédiés au bien-être, la collection Les Origines donne de la lumière aux murs, en reproposant la beauté harmonieuse du marbre blanc. Ce dernier contraste avec le sol, revêtu des maxi dalles de la série Rock Salt, inspirée de l’esthétique des grands blocs de sel gemme.

L’architecte révèle : « Le choix d’utiliser des matériaux différents – du bois au verre, de la céramique à la pierre – reflète en quelque sorte la stratification géologique complexe et riche du paysage alpin : tout le monde ne sait peut-être pas que le Cervin est la seule montagne européenne formée à partir de roches d’origine africaine… ».

La lumière, en entrant abondamment par les fenêtres de la façade qui cadrent le paysage (et surtout le Cervin) comme de grandes toiles translucides, l’emporte sur tout le reste.