Le plan européen pour des bâtiments de plus en plus efficaces
La lutte contre le changement climatique est l’un des objectifs de la Commission européenne. Au cours de ce semestre dirigé par la Suède, l’adoption de la révision de la directive sur la performance énergétique des bâtiments (DPEB) sera discutée dans les forums institutionnels. Cette nouvelle proposition de directive vise à améliorer la performance énergétique des bâtiments, en tenant compte des conditions climatiques du territoire, des exigences relatives au confort des intérieurs et de la rentabilité. L’objectif est gigantesque si nous pensons que le fonctionnement annuel des bâtiments continentaux représente 40 % de la consommation d’énergie et que les bâtiments sont responsables de 36 % des émissions qui altèrent le climat.
Le débat auquel nous allons assister dans les semaines à venir se déroulera en trois étapes. La première concerne la définition raisonnée d’un cadre actualisé du parc immobilier grâce à l‘Observatoire du parc immobilier en Europe (EO-BSO). En ce qui concerne les objectifs à atteindre, le Parlement européen a déjà exprimé son orientation sur les niveaux minimaux de consommation d’énergie dans les bâtiments résidentiels (classe énergétique E en 2030 et D en 2033) ce qui permettra toutefois au législateur de chaque pays, lors de la phase de conversion, de tenir compte de ses spécificités nationales. Bien que limité initialement aux 12 à 15 % des bâtiments les plus énergivores, ce plan (deuxième étape) est destiné à se développer au fil des ans et à prendre des proportions gigantesques. Il exigera par conséquent (troisième étape) le soutien des ressources financières publiques, à commencer par celles déjà disponibles du Plan de rénovation énergétique 2021-2027 pour arriver à celles du Fonds de Rénovation de la Performance Énergétique (FRPE), qui sont actuellement en discussion.
Le choix des voies à emprunter sera la deuxième pierre angulaire de la réflexion, qui reposera sur deux piliers distincts : 1) démolir pour reconstruire, si le coût de la mise aux normes ou l’état du bâtiment est inacceptable, 2) la mise à niveau énergétique dans tous les autres cas. Ces actions s’articuleront autour du principe d’amélioration continue, destiné à atteindre pour les rénovations l’objectif consommation zéro d’ici 2050, d’ailleurs déjà fixé à partir de 2030 pour tous les bâtiments neufs.
L’industrie italienne de la céramique et de la brique est prête et joue déjà un rôle de premier plan dans la nouvelle construction européenne et même au-delà. Des solutions telles que les planchers chauffants et les façades extérieures en céramique, ainsi que la maçonnerie et les toits capables de résister aux séismes et de rendre les bâtiments plus efficaces sur le plan énergétique, ou encore les sanitaires capables de fonctionner avec des volumes d’évacuation réduits représentent déjà une réalité de la qualité de vie que les surfaces et les produits céramiques italiens contribuent à atteindre. Preuves en sont les projets dotés de certifications durables exposés dans ce premier numéro de Cer Magazine numérique en ligne ou ceux que l’on peut déduire de la Galerie de Projets durables de Ceramica.info. Cette voie de développement durable, les secteurs de pointe du Made in Italy l’ont empruntée depuis longtemps, au sein de l’économie circulaire ‘du berceau au berceau’, qui s’étend même jusqu’à la chaîne d’approvisionnement et, en aval, jusqu’au marché.
Il s’agit d’un défi extraordinaire qui entend faire face à la crise environnementale, mais dont l’ampleur va générer quelques inquiétudes pour l’économie des États membres : des mesures de soutien aux entreprises et aux personnes, la préférence pour des solutions de construction durables et adaptées au contexte territorial, la nécessité d’une intervention progressive et de délais raisonnables pour accompagner la voie ambitieuse de l’efficacité.
Février 2023