L’étude CA4BM (Bilan carbone pour les matériaux de construction) a été présentée devant une salle comble et très intéressée, lors de la dernière édition du Cersaie, avec la céramique comme étude de cas. L’étude préconise de poursuivre le processus de décarbonation de l’ensemble de l’industrie des produits de construction. En effet, il a été rappelé que la réalisation d’une économie zéro-carbone d’ici 2050 est l’un des piliers fondamentaux du Pacte vert pour l’Europe. Pour que les bonnes décisions soient prises afin d’atténuer les effets du changement climatique, il est impératif d’évaluer les impacts environnementaux sur tout le cycle de vie des matériaux de construction, en se basant sur des données complètes et fiables. Pour ce faire, il faut impliquer et responsabiliser toutes les parties prenantes, y compris les institutions, dans la fourniture de vecteurs énergétiques décarbonés à un coût compétitif.

L’étude est commandée par un groupe de fédérations européennes et internationales (parmi lesquelles Cerame-Unie, European Ceramic Industry Association, dont fait partie Confindustria Ceramica) qui représente le secteur des produits de construction à base minérale et confiée à LBP Sight et Royal Haskoning DHV. L’objectif est d’élargir les connaissances scientifiques sur les méthodologies d’évaluation de l’impact des matériaux de construction. Et ce, pour stimuler l’engagement en faveur de la décarbonation sur la base de méthodes comparables et permettre au législateur de définir correctement les politiques européennes en la matière.

 

 

Dirk-Jan Simons, consultant et partenaire de LBP Sight, a déclaré : « Les bâtiments de l’Union européenne sont globalement responsables d’environ 30 % des émissions de gaz à effet de serre. L’utilisation accrue de produits biosourcés est perçue comme une solution facile, un raccourci pour transformer le secteur de la construction ». Ce raisonnement repose en partie sur l’affirmation selon laquelle la culture, le transport et la transformation des produits du bois ont moins d’impact sur l’environnement que les produits d’origine minérale, aujourd’hui et à l’avenir. L’étude a également montré que non seulement toutes les industries de matériaux de construction font des efforts considérables pour décarboniser leur entreprise, mais également que les bâtiments construits avec des matériaux à base de bois ne sont pas a priori neutres en carbone et que, pour une évaluation correcte, il faut prendre en compte toutes les phases du cycle de vie du produit, de l’approvisionnement en matières premières au processus de production, au transport et à la fin de vie. L’étude montre également que le potentiel d’atténuation du changement climatique des matériaux de construction à base de bois est actuellement très faible. Elle souligne également que le plus grand potentiel est attribué aux forêts protégées (où l’anthropisation est absente et où l’environnement naturel est préservé dans son intégrité) ou aux forêts gérées de manière durable. À cet égard, la préservation et l’extension de ces zones, soutenues par des projets de reboisement ciblés, s’avèrent être l’action qui offre le plus grand potentiel d’atténuation du changement climatique disponible aujourd’hui.

Il est également nécessaire de réaliser des ACV (analyse du cycle de vie) basées sur l’ensemble du cycle de vie des bâtiments et des produits. Parfois, les ACV des matériaux de construction ne sont pas réalisées avec le niveau de détail adéquat, omettent délibérément certaines étapes du cycle de vie et aboutissent ainsi à des conclusions partielles et trompeuses. Il est donc de plus en plus urgent et nécessaire de mettre au point des lignes directrices appropriées en la matière. L’étude souligne ensuite que ce sont les concepteurs qui devraient choisir, au cas par cas, les matériaux les plus adaptés au projet. Ces dernières années, l’industrie céramique italienne est parvenue à accroître son efficacité et à réduire régulièrement sa consommation d’énergie grâce à des investissements constants dans la rénovation et la numérisation des usines de production.

 

 

Mauro Rullo, responsable de la politique climatique et de la durabilité de Confindustria Ceramica, a expliqué lors de la présentation : « Tout cela a été réalisé grâce à des investissements constants et consistants – environ 2 milliards d’euros investis au cours des cinq dernières années – avec des valeurs avoisinant 10 % du chiffre d’affaires (beaucoup plus élevées que la moyenne italienne pour le secteur manufacturier). Cela se traduit par une amélioration de la performance environnementale de l’industrie italienne, notamment par la diminution des émissions : 90 % des émissions de fluor et de plomb et 99 % des émissions de poussières ont été éliminées par les systèmes de réduction. De plus, 49 % de la demande d’électricité est autoproduite : par des centrales photovoltaïques, 58 parcs photovoltaïques à la fin de 2023 (plus du double par rapport à 2022) et par la cogénération à haut rendement. En même temps, le degré de circularité est très élevé : 96 % des sites de production réutilisent totalement les déchets solides dans leurs processus de fabrication. La céramique italienne a emprunté depuis longtemps la voie de la transparence, en décidant de communiquer les performances environnementales de ses produits tout au long de leur cycle de vie au moyen d’une DEP volontaire (Déclaration Environnementale de Produit). Tout cela pour permettre au consommateur final de faire un choix d’achat libre et éclairé ».

La DEP sectorielle de Confindustria Ceramica, obtenue à partir de données officielles et validée par des vérificateurs tiers indépendants, communique la performance environnementale moyenne des fabricants italiens de carreaux céramiques. De nombreuses entreprises céramiques de notre région disposent également de leur propre DEP spécifique à chaque produit, dans le but de communiquer leur engagement en matière d’efficacité et de décarbonation. En conclusion, tout cela se traduit par des produits de plus en plus durables et innovants, fleurons de la fabrication italienne.

 

Décembre 2023